mardi 23 septembre 2008

Chasse à l'enfant.



Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Au-dessus de l'île
On voit des oiseaux
Tout autour de l'île
Il y a de l'eau
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Qu'est-ce que c'est que ces hurlements ?
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant...

Au-dessus de l'île
On voit des oiseaux
Tout autour de l'île
Il y a de l'eau.

Extrait du poême de Prévert 'Chasse à l'enfant' (1934) Extrait de Paroles, Éditions Gallimard.
Un peu d'histoire récente au hazard :
Septembre 2001 : Pas de pouce, pas de cantine ! À Morges, petite ville de Suisse romande, une cantine scolaire accueillant des enfants de 6 à 16 ans vient de s’équiper d’un système de reconnaissance d’empreintes digitales. Et en France ?
Décembre 2005 : Remise du rapport Benisti. On y lit des propositions pour améliorer la prévention de la délinquance "dès les prémices de déviances c¹est-à-dire dès le plus jeune âge", il préconisait en particulier, pour les enfants étrangers âgés de 1 à 3 ans, que leur mère s’oblige " à parler le Français dans leur foyer pour habituer les enfants à n’avoir que cette langue pour s’exprimer". Il était en effet précisé par ailleurs que les pères "exigent souvent le parler patois du pays à la maison" (sic !). Entre 4 et 6 ans, ces mêmes enfants, s’ils connaissaient des difficultés en français, devaient, selon une autre proposition du rapport, être remis à une orthophoniste "pour que l’enfant récupère immédiatement les moyens d'expression et de langage indispensables à son évolution scolaire et sociale." C'est à l'école que l'on demande de ficher les élèves 'futurs délinquants'.
Octobre 2006 :
Les scientifiques de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) rendent un rapport en septembre à la Caisse nationale d'assurance maladie sur «le trouble des conduites» chez l'enfant et l'adolescent. Ce document vise des enfants de 3 ans et arrive juste avant l'annonce du plan de prévention de la délinquance présenté par Nicolas Sarkozy à Dominique de Villepin. Le rapport de l'Inserm apparaît comme une caution scientifique de la politique sécuritaire du ministre de l'Intérieur (à l'époque : Mr Sarkosy).
2007 ? 2008 ? Dans les collèges et lycées de France : Gain de temps et baisse de l'absentéisme avec le signalement par SMS « Nous sommes très satisfaits de la fonction SMS de Molière. Sa facilité d'utilisation est très appréciable. Le taux de rappel des parents est élevé et ils nous expriment leur satisfaction d'être prévenus rapidement et en tout lieu. La fonction SMS de Molière nous fait gagner du temps et nous évite des rappels infructueux (répondeur, absence, occupation...). Etant désormais informés de ce dispositif, beaucoup de parents nous communiquent spontanément leur numéro de mobile. » M. le Principal-adjoint - Collège d'Aramon (30).
Juillet 2008 : La RFID à l’école de La Bruyère - Dans le cartable : des cahiers et une puce électronique. Le 26 juin 2008, le conseil communal de La Bruyère (Belgique) a décidé que dès la rentrée de septembre les 600 élèves qui fréquentent la garderie auront désormais une puce électronique accrochée à leur cartable, qui sera scannée pour enregistrer leur présence. En france ?
2008 ? : Edvidge fiche les personnes et les groupes 'susceptibles de porter atteinte à l'ordre public' et notament les mineurs à partir de 13 ans.
L'histoire est en marche !

samedi 20 septembre 2008

Edvidge ?

Le Premier ministre, Le Conseil d'Etat (section de l'intérieur) entendu, Décrète : Edvidge
Fait à Paris, le ..., François Fillon - Par le Premier Ministre : La Ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales, Michèle Alliot-Marie.
Il y a trente ans, bien avant l'Hystérie provoquée par le gouvernement Jospin-Agacinski, Michel Foucauld imaginait l'évolution de la loi dans la société française. Son regard portait sur l'individu et l'effort de l'Etat pour le contraindre. Il signait en 1977 un texte contre la Loi de la pudeur
avec d'autres personnalités de l'époque comme Françoise Dolto, Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Jack Lang (tiens ?), Louis Aragon et le Dr Bernard Kouchner (actuellement Ministre français des Affaires étrangères et européenne).
Aujourd'hui, jour de deuil, puisque le gouvernement est sur le point de mettre en place un fichier de police dans lequel tous les français pourraient y trouver leur nom. Il s'agit de répertorier les personnalités connues, ficher les personnes susceptibles de troubler l'ordre public, permettre de mener des enquêtes administratives pour l'exercice de certaines responsabilités publiques.
Bien sur, c'est sur ce deuxième point qu'il est urgent de s'interroger puisqu'une personnalité ne s'avouait pas choqué que l'Etat puisse détenir des informations personnelles sur un militant d'une association homosexuelle ou un collectionneur de médailles militaires... Ficher aussi les jeunes de plus de 13 ans qui pourrait être signalés comme délinquants potentiels... C'est la chasse à l'enfant qui reprends !
Le troisième point est aussi important, un homosexuel pourra-t-il exercer une responsabilité publique dans l'avenir ?
Le décret nous assurera le respect de la loi et la suveillance de la Commission nationale de l'informatique et des libertés.
Il faut pourtant se souvenir que les bonnes intentions d'aujourd'hui ne peuvent jamais être certaines dans l'avenir. Le fichage des homosexuels par Vichy en est un exemple. Aujourd'hui la Commission est garante de notre liberté, oui... mais demain ?
Le Ministre de l'intérieur qui fut un temps près de la candidature à la Présidence avec de réelles chances de l'emporter face à la candidate socialiste, joue une partie difficile. Je pensais vraiment qu'elle pouvait l'emporter avec un bénéfice sérieux pour le pays. Enfin, comme je ne suis pas rancunier, je lui adresse un message sonore : Michèle Alliot-Marie
Pourtant, une question reste posée : Pourquoi tant d'effort pour ficher les homosexuels et les jeunes ?

dimanche 14 septembre 2008

Lutte contre l'homophobie à l'école (3)

L'initiative de Xavier Darcos d'inscrire cette priorité vient-elle en partie corriger la circulaire Royale de 1997 ?
La lutte contre l'homophobie à l'école oblige par ces termes à accepter le fait que les jeunes français, comme nos voisins européens, peuvent exprimer leur orientation sexuelle avant l'âge de 15 ans.
Un peu d'histoire n'a jamais fait de mal à personne :
Il est intéressant de relire cette circulaire Royale (du nom du Ministre socialiste qui partage cette responsabilité avec Monsieur Claude Allègre alors Ministre du même gouvernement Jospin, mais dont le nom n'est jamais cité !). On y découvre une introduction dont les affirmations font bondir ! Il est alors clair que cette circulaire répond à une stratégie politique féministe - Seuls les hommes sont coupables ! Dans 90% des cas d'inceste, 10% des cas de pédophilie, tout en présisant qu'un enfant sur 10 est une victime. De cette simple fausse affirmation, qui fait écho à une désinformation précédente de plusieurs années concernant les hauts lieux homosexuels à travers le monde et notamment dans les pays du sud-est asiatique, le Ministre s'emploie à faire un rappel de la loi tout en dénaturant par des introductions trompeuses les textes législatifs : Comment est-on mieux servi par soi-même en présentant des textes de loi après en avoir donné une explication.
De même, on va offrir à cette circulaire interne un écho dans les médias qui va vite déclencher un raz de marée homophobe - Car, contrairement à nos voisins européens dont les lois permettent de distinguer les agressions des relations amicales en ce qui concerne la tranche d'âge entre 11 et 15 ans, des milliers d'articles vont paraître chaque semaine pendant deux années environ afin de refermer le couvercle de la vérité et celer le sort de la société française - criminalisant du même coup les sentiments et les actes des homosexuels les plus jeunes, donnant aux autres le pouvoir de vie et de mort sur cette population déjà fragile.
Il est indispensable de donner quelques définitions aux mots afin de clarifier les discours que l'on trouve sur certains médias, relayé dans certains blogs, et qui reflètent davantage une haine épidermique qu'une réflexion constructive :
L'inceste désigne une relation sexuelle entre deux personnes d'une même famille, père-fils, père-fille, mère-fils, mère-fille, frère-soeur, grand-parent-petit-fils/petite-fille... (mot inscrit dans la langue française depuis 1130)
L'homosexualité désigne l'attirance sexuelle d'un individu (homme ou femme) pour les personnes de son propre sexe (mot inscrit dans la langue française depuis 1891)
L'hétérosexualité désigne une appétence sexuelle normale pour les individus du sexe opposé (mot inscrit dans la langue française depuis 1894). On peut se demander pourquoi les rédacteurs du dictionnaire ont-ils cru bon d'ajouter l'adjectif 'normal' à la seconde définition...
La pédérastie désigne une relation entre un homme et un garçon sexuellement mature ou une relation homosexuelle masculine (mot inscrit dans la langue française depuis 1580). Son abréviation en "pédé" dans la langue française est un terme péjoratif pour désigner un homosexuel.
La pédophilie désigne une attraction sexuelle pour les enfants (mot inscrit dans la langue française depuis 1969). Un pédophile est une personne (homme ou femme) attirée sexuellement par des enfants qui n’ont pas encore atteint le stade de la puberté (Interpol propose l'âge de 11 ans). Au delà de la puberté, on ne doit plus employer le terme de pédophile ou de pédophilie ; erreur pourtant largement répandue. La pédophilie ne figure pas dans le code pénal, ce n'est pas un terme juridique mais un terme médical.
La majorité sexuelle est une notion importante. Elle désigne dans la loi l’âge à partir duquel un individu peut librement consentir à des relations sexuelles, y compris avec un adulte plus âgé que lui.
Toute relation sexuelle avec un mineur n’ayant pas atteint la majorité sexuelle est interdite par la loi. Quelques soient les déclarations de la victime, elle est toujours considérée comme ayant été abusée sexuellement. Jusqu’à cet âge, toute notion de consentement est donc exclue.
Dans certains pays l’âge du consentement relève de la tradition. La majorité sexuelle est fixée à 16 ans en Angleterre, au Pays de Galles, en Suisse, en Autriche, à 15 ans en France et au Danemark, à 14 ans en Allemagne, en Autriche, au Portugal, en Italie et en Suisse, à 13 ans en Espagne. Il est aussi hônnete d'ajouter que la loi peut toujours évoluer pour plus ou moins de liberté, et que dans beaucoup de pays européens, contrairement à la France, il existe une gradation différente concernant la notion d'âge et des faits. Un pays qui accorde une majorité sexuelle à 14 ans peut aussi considérer l'éxistence possible d'une relation amicale et sexuelle dès l'age de 12 ans. En Belgique il existe des paliers d'âges, 10, 14 et 16 ans. L'Allemagne a une législation dans le même sens.
Pour finir, en France, l'âge de la majorité sexuelle était de 13 ans avant son changement en 1945 (11 ans en 1832, 13 ans en 1863). Voir à ce sujet l'article en ligne de wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Majorit%C3%A9_sexuelle .
Encore reste-t-il a définir ce qu'est une relation sexuelle.

samedi 13 septembre 2008

"Je n'aime pas le mot tolérance, mais je n'en trouve pas de meilleur". Ghandi.

Lutte contre l'homophobie à l'école (2)

Il faut saluer l'initiative du Ministre Xavier Darcos qui s'implique dans la lutte contre une discrimination homophobe qui tue plus surement qu'elle ne blesse - La mort sociale, moins discutée aujourd'hui que le suicide, est la plus courante.
Il est pourtant plus utile de s'interroger sur les aspects positifs de l'homosexualité plutôt que sur les aspects négatifs de l'homophobie.
Il est illusoire aujourd'hui de vouloir lutter contre un effet pervers de l'éducation mais aussi momentané qu'indispensable dans l'évolution psychologique chez certains enfants - 'Je suis hétéro puisque je ne suis pas homo' et inversement - A-t-on le projet de censurer un film comme Billy Elliot pour une insulte que le jeune héro lance 'par jeu' à son ami Michael ?
Il serait plus facile et plus honnête de proposer des activités sur le thème de la tolérance. Le but d'intégration fixé dans les objectifs de l'école ne sera atteint que lorsque chaque élève et lycéen pourra se diriger vers son école le coeur léger.

vendredi 5 septembre 2008

L'Education Nationale est-elle prête à accepter le dialogue ?

Photo prise lors de la Gay Pride en mai 2008 à Paris et trouvée sur le net (Je ne connais pas l'auteur du clichet, mais qu'il en soit remercié).

Lutte conte l'homophobie à l'école (1).

La nouvelle circulaire qui prépare la rentrée des classes en France pour l'année 2008-2009 vient de sortir : En voici le paragraphe numéro 9. Texte complet : http://www.education.gouv.fr/bo/2008/15/MENE0800308C.htm

9 - Lutter contre toutes les violences et toutes les discriminations, notamment l’homophobie
L’école doit offrir à tous les enfants des chances égales et une intégration réussie dans la société. Sa mission est donc aussi de promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes, de permettre une prise de conscience des discriminations, de faire disparaître les préjugés, de changer les mentalités et les pratiques. Au sein des établissements, une importance particulière devra être accordée aux actions visant à prévenir les atteintes à l’intégrité physique et à la dignité de la personne : violences racistes et antisémites, violences envers les filles, violences à caractère sexuel, notamment l’homophobie.Par tous les moyens, prévention et sanction, la lutte contre la violence dans et autour des établissements demeure une priorité absolue.


Petite explication : Mes notes de lecture en rouge.

Le ministre de l’Education nationale Xavier Darcos explique à Libération comment il entend mener la lutte contre l’homophobie à l’école.

Pourquoi la lutte contre l’homophobie est si importante ?

La question de l’homophobie intéresse toute la société, et spécifiquement les lieux de culture et de savoir. J’ai donc souhaité que l’école ne la méconnaisse pas. Et que tout élève qui pourrait subir des vexations, voire des violences, liées à son orientation sexuelle soit protégé.

D’abord il fallait que nous sachions ce qu’il en était. Des associations et des lycéens nous alertaient. Dans notre logiciel Civis qui recense les violences de toutes natures, nous avons introduit les actes liés à l’homophobie. Les chiffres restent modestes. De septembre à novembre 2007, les violences à caractère homophobe ont représenté 0,6 % du total, et de décembre à février 2008, 0,3 %. Mais il s’agit de signalements, non de la réalité. L’homophobie est une attitude, elle crée un climat et ne s’exprime pas forcément par des violences. Il est en outre toujours un peu compliqué de la dénoncer. Voici qui est singulier, l'Administration n'avait donc aucune idée de l'importance de l'homophobie avant que des associations et des lycéens ne l'alertent en 2007/2008... Les enseignants n'ont-t-ils pas des yeux pour voir et des oreilles pour entendre ?

JOKER !

Nous pouvons progresser. L’omertà sur tout cela est toujours présente. Des chiffres alarmants montrent que nos jeunes homosexuels ne vont pas bien et qu’ils sont victimes de leur orientation sexuelle : leur taux de suicide est près de trois fois supérieur à la moyenne. On sait aussi que les jeunes se moquent ou insultent, facilement. Tout ceci crée des tensions et beaucoup de souffrance chez les jeunes homosexuels. Un taux de suicide près de trois fois supérieur à la moyenne... Certains chiffres montrent un taux plus élevé (voir le site Homoedu ), mais pour le moins, le Ministre Xavier Darcos s'implique et parle de "nos jeunes homosexuels"... Les jeunes homosexuels ont-ils tout d'un coup une existence officielle par la volonté du Ministre ? Les jeunes ont donc une sexualité officialisée (?) mais en France l’âge du consentement sexuel de 15 ans reste la loi !

Quelles actions lancez-vous ?
D’abord, pour être certain que nos personnels se sentent concernés, j’ai décidé pour la première fois de mentionner explicitement dans la circulaire de rentrée 2008 la lutte contre l’homophobie. C’est un pas décisif qui va engager toute la maison, même si le milieu éducatif est déjà très vigilant. Voilà qui devrait rendre les personnels plus concernés... alors qu'ils étaient déjà vigilants... Alors, pourquoi tant de suicides... et de mal être ? Ne faut-il pas trouver d'autres moyens pour combattre l'homophobie que s'appuyer encore et toujours sur des personnels dont on sait qu'ils ne sont pas toujours, hélas, à l'écoute des élèves qui leur sont confiés. Certains sont même très forts pour trouver des raisons structurelles à ce manque d'écoute... (horaires surchargés, manque de formation...) à moins que cela ne soit, chez certains, déjà l'expression d'une homophobie qui transpire. La solution est ailleurs !

Concrètement, j’ai décidé de rendre systématique à la rentrée l’affichage de la ligne Azur [pour ceux qui se posent des questions sur leur identité sexuelle, ndlr] dans les lycées, ce qui permettra aux adolescents, victimes de violences homophobes ou soucieux de s’informer, de trouver des interlocuteurs formés. La brochure «Homophobie savoir et réagir» (jusqu’ici distribuée dans les rectorats) sera en outre disponible dans tous les établissements - dans les centres d’information et documentation, les infirmeries, les salles des profs. Je suis heureux de constater qu'une brochure était distribuée dans les rectorats... bien rangée sur les étagères, loin des personnes concernées - les élèves - des fois que de telles brochures puissent être assimilées à du prosélytisme. Peut-être manque-t-il à cette liste de lieux - où la brochure sera disponible dans l'avenir - un élément fondamental pour faire évoluer les idées : Le cartable des élèves. A moins que cette brochure ne soit destinée qu'aux personnels. De même, si on pose la question des violences homophobes, une des solutions ne se trouve-t-elle pas dans l'acceptation de la différence, et une éducation centrée sur la tolérance plutôt que sur le rejet des violences - la différence est mince, mais importante.

Pourquoi exclure les collèges ?
Les collégiens ont de 11 ans à 14-15 ans, ce sont des enfants et des adolescents. Il faut être plus prudent, car il n’y a pas d’homogénéité. Au collège nous préférons donc une approche explicative. Il y a des cours liés à l’éducation à la sexualité, des associations interviennent pour sensibiliser les élèves. Mais il faut surtout que les jeunes trouvent des contacts personnels pour parler de questions relevant de l’intime. Pour cela, nous préparons des modules de formation spécifiques pour que nos infirmières scolaires puissent assumer cet accueil. Voilà donc le vrai débat qui se dévoile lorsqu'il s'agit du collège : "Il faut être prudent", "il n'y a pas d'homogénéité"... Je ne me souviens pas d'avoir entendu une telle prudence lors du raz de marée homophobe, anti-homosexuel qui a accompagné la cause nationale défendu par un autre Ministtre en 1997 sous le titre 'Lutte contre les violences sexuelles à l'école'. On a alors vu des groupes, des associations, des individuels mêmes être reçus dans les écoles et collèges afin de prêcher le bien face au mal... point n'était alors question de prosélytisme, la 'Cause' valait toutes les expériences : 'Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens' aurait-on pu entendre. Onze années plus tard, le résultat n'est pas aussi rose et salutaire pour notre société.

'Il faut surtout que les jeunes trouvent des contacts personnels pour parler de questions relevant de l'intime' et pour cela, il est prévu des modules de formation spécifiques pour les infirmières scolaires afin qu'elles puissent assurer cet accueil. Il faut souligner l'effort du Ministre, mais aussi en signaler les limites.

La cause de 1997 est, je le crois, plus justement à l'origine du marasme et mal être des jeunes homosexuels qui, depuis cette date, ne peuvent plus trouver dans la société les contacts personnels qui leurs permettaient de parler de questions relevant de l'intime. Françoise Dolto, évoquait amicalement cette solidarité dans son ouvrage 'La cause des enfants'... Le fossé entre la réalité des situations de la vie privée et l'évolution des réponses judiciaires voulue et mise en place par les féministes après 1997 n'est pas fait pour accompagner de façon positive cette nouvelle cause nationale. Il est toujours difficile de revenir en arrière, surtout si on a été trop loin ! Ainsi, les modules de formation spécifiques dont parle le Ministre ne peuvent remplacer l'humanité qui devrait habiter chacun d'entre nous, et plus encore les enseignants et les infirmières scolaires, mais aussi toutes les personnes soucieuses du bien être d'autruit. Nous avons aujourd'hui besoin que l'Etat montre une vraie générosité face à cette question, et qu'il dépasse rapidement les obstacles qui empêchent ces jeunes de s'épanouir.