dimanche 14 septembre 2008

Lutte contre l'homophobie à l'école (3)

L'initiative de Xavier Darcos d'inscrire cette priorité vient-elle en partie corriger la circulaire Royale de 1997 ?
La lutte contre l'homophobie à l'école oblige par ces termes à accepter le fait que les jeunes français, comme nos voisins européens, peuvent exprimer leur orientation sexuelle avant l'âge de 15 ans.
Un peu d'histoire n'a jamais fait de mal à personne :
Il est intéressant de relire cette circulaire Royale (du nom du Ministre socialiste qui partage cette responsabilité avec Monsieur Claude Allègre alors Ministre du même gouvernement Jospin, mais dont le nom n'est jamais cité !). On y découvre une introduction dont les affirmations font bondir ! Il est alors clair que cette circulaire répond à une stratégie politique féministe - Seuls les hommes sont coupables ! Dans 90% des cas d'inceste, 10% des cas de pédophilie, tout en présisant qu'un enfant sur 10 est une victime. De cette simple fausse affirmation, qui fait écho à une désinformation précédente de plusieurs années concernant les hauts lieux homosexuels à travers le monde et notamment dans les pays du sud-est asiatique, le Ministre s'emploie à faire un rappel de la loi tout en dénaturant par des introductions trompeuses les textes législatifs : Comment est-on mieux servi par soi-même en présentant des textes de loi après en avoir donné une explication.
De même, on va offrir à cette circulaire interne un écho dans les médias qui va vite déclencher un raz de marée homophobe - Car, contrairement à nos voisins européens dont les lois permettent de distinguer les agressions des relations amicales en ce qui concerne la tranche d'âge entre 11 et 15 ans, des milliers d'articles vont paraître chaque semaine pendant deux années environ afin de refermer le couvercle de la vérité et celer le sort de la société française - criminalisant du même coup les sentiments et les actes des homosexuels les plus jeunes, donnant aux autres le pouvoir de vie et de mort sur cette population déjà fragile.
Il est indispensable de donner quelques définitions aux mots afin de clarifier les discours que l'on trouve sur certains médias, relayé dans certains blogs, et qui reflètent davantage une haine épidermique qu'une réflexion constructive :
L'inceste désigne une relation sexuelle entre deux personnes d'une même famille, père-fils, père-fille, mère-fils, mère-fille, frère-soeur, grand-parent-petit-fils/petite-fille... (mot inscrit dans la langue française depuis 1130)
L'homosexualité désigne l'attirance sexuelle d'un individu (homme ou femme) pour les personnes de son propre sexe (mot inscrit dans la langue française depuis 1891)
L'hétérosexualité désigne une appétence sexuelle normale pour les individus du sexe opposé (mot inscrit dans la langue française depuis 1894). On peut se demander pourquoi les rédacteurs du dictionnaire ont-ils cru bon d'ajouter l'adjectif 'normal' à la seconde définition...
La pédérastie désigne une relation entre un homme et un garçon sexuellement mature ou une relation homosexuelle masculine (mot inscrit dans la langue française depuis 1580). Son abréviation en "pédé" dans la langue française est un terme péjoratif pour désigner un homosexuel.
La pédophilie désigne une attraction sexuelle pour les enfants (mot inscrit dans la langue française depuis 1969). Un pédophile est une personne (homme ou femme) attirée sexuellement par des enfants qui n’ont pas encore atteint le stade de la puberté (Interpol propose l'âge de 11 ans). Au delà de la puberté, on ne doit plus employer le terme de pédophile ou de pédophilie ; erreur pourtant largement répandue. La pédophilie ne figure pas dans le code pénal, ce n'est pas un terme juridique mais un terme médical.
La majorité sexuelle est une notion importante. Elle désigne dans la loi l’âge à partir duquel un individu peut librement consentir à des relations sexuelles, y compris avec un adulte plus âgé que lui.
Toute relation sexuelle avec un mineur n’ayant pas atteint la majorité sexuelle est interdite par la loi. Quelques soient les déclarations de la victime, elle est toujours considérée comme ayant été abusée sexuellement. Jusqu’à cet âge, toute notion de consentement est donc exclue.
Dans certains pays l’âge du consentement relève de la tradition. La majorité sexuelle est fixée à 16 ans en Angleterre, au Pays de Galles, en Suisse, en Autriche, à 15 ans en France et au Danemark, à 14 ans en Allemagne, en Autriche, au Portugal, en Italie et en Suisse, à 13 ans en Espagne. Il est aussi hônnete d'ajouter que la loi peut toujours évoluer pour plus ou moins de liberté, et que dans beaucoup de pays européens, contrairement à la France, il existe une gradation différente concernant la notion d'âge et des faits. Un pays qui accorde une majorité sexuelle à 14 ans peut aussi considérer l'éxistence possible d'une relation amicale et sexuelle dès l'age de 12 ans. En Belgique il existe des paliers d'âges, 10, 14 et 16 ans. L'Allemagne a une législation dans le même sens.
Pour finir, en France, l'âge de la majorité sexuelle était de 13 ans avant son changement en 1945 (11 ans en 1832, 13 ans en 1863). Voir à ce sujet l'article en ligne de wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Majorit%C3%A9_sexuelle .
Encore reste-t-il a définir ce qu'est une relation sexuelle.

2 commentaires:

Jean de Boischampion a dit…

Jack Lang était aussi Ministre de l'Education en 1997 ?

Mercure a dit…

Ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie
4 juin 1997 - 27 mars 2000 : Claude Allègre (PS),
Ministre de l'éducation nationale
27 mars 2000 - 6 mai 2002 : Jack Lang (PS),
Ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire, auprès du ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie
4 juin 1997 - 27 mars 2000 : Ségolène Royal (PS).
En fait de quoi, la circulaire Royale de 1997 pourrait s'appeler circulaire Allègre puisque c'était lui le Ministre du Gouvernement.
Jack Lang n'était pas Ministre à cette époque, mais il ne semble pas qu'il ait manifesté bruyamment ses opinions lors de la sortie de cette circulaire.